Africaleadnews – (Senegal) Suite à sa participation au congrès du Parti marocain pour le Progrès et le Socialisme en novembre dernier où il avait présenté une communication sur la situation de crise politique et sécuritaire dans le Sahel, le Secrétaire Général Mamadou Diop Decroix a été invité par le Président du Mouvement du Futur Libyen (MFL), Dr. Abdul Hadi Al-Huwaij, ancien ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération pour une visite de travail et d’amitiés à Benghazi (Libye) du 15 au 19 janvier 2023.
A l’arrivée à Benghazi, un accueil chaleureux a été réservé à la délégation conduite par le ministre d’État Secrétaire général de And-Jëf/Pads depuis la coupée de l’avion, en passant par le salon d’honneur, jusqu’à l’hôtel.
Un programme très bien élaboré a permis de rencontrer d’importants pans des forces vives comme des membres du gouvernement, des leaders de partis politiques, des universitaires et d’autres autorités des corps constitués.
La visite au mausolée de Oumar El Moctar, héros et martyr de la résistance du peuple libyen contre l’occupation coloniale à particulièrement retenu l’attention de la délégation car symbolisant la fierté et la dignité du peuple libyen.
La délégation a ensuite visité la ville de Benghazi largement détruite par les bombardements de Daesh (État islamique) et Al Khayda au cours des trois années qui ont suivi l’assassinat de Khadafi. Les images de ces destructions et les scènes innommables d’êtres humains égorgés comme des moutons au nom de la religion ont bouleversé la délégation.
La délégation s’est profondément réjouie de constater le nouveau visage de Benghazi avec ses boutiques, ses restaurants et supermarchés ouverts à toutes heures du jour et de la nuit et fréquentés par un très grand public. Elle a pu ainsi vérifier le caractère inestimable de la paix et de la sécurité qu’en général on ne perçoit que lorsqu’on les perdues.
La délégation a ensuite visité les émigrés africains au Centre d’accueil des immigrés. Le ministre d’État a mis ces deux visites à profit pour situer les responsabilités dans cette crise de l’émigration de la jeunesse africaine. Ainsi, en tant qu’ancien ministre du Commerce, il a rappelé qu’il y a quelques années, les États-Unis d’Amérique ont subventionné leurs 20.000 cotonculteurs à hauteur de 4 milliards de dollars (2000 milliard de cfa correspondant à 100 millions de cfa par cotonculteur). Ces subventions ont entraîné cette année-là 450 millions de dollars de pertes pour la filière coton en Afrique affectant 15 millions de cotonculteurs. Ces pertes sèches ont eu pour conséquence l’abandon de la filière par les jeunes qui viennent se déverser sur des centres urbains qui n’ont plus rien à offrir et finissent par prendre la mer ou le désert.
Invité à l’Université de la Paix internationale à s’exprimer sur la problématique de la crise libyenne en rapport avec la crise sécuritaire et politique au Sahel, le Secrétaire général Mamadou Diop Decroix a montré le lien unissant le destin du peuple libyen et celui des peuples opprimés d’Afrique notamment ceux du Sahel voisins de la Libye.
Au cours des échanges fraternels et fructueux, les deux parties ont signé le protocole de coopération annexé. La partie libyenne a pour sa part :
Premièrement : exprimé son attachement indéfectible à l’unité du peuple libyen ainsi qu’à la restauration de la paix et l’instauration de la démocratie dans le cadre de la souveraineté et de l’indépendance de la Libye.
Deuxièmement : affirmé sa haute conscience de l’appartenance de la Libye à l’Afrique. Pour ces frères libyens, le sort de leur pays est ombilicalement lié à celui de l’Afrique. C’est pourquoi certains d’entre eux n’ont pas manqué d’exprimer leur déception de se sentir un peu trop seuls au cours de la décennie écoulée où ils ont traversé beaucoup de difficultés alors qu‘auparavant beaucoup de leaders africains étaient fréquents en Libye.
Troisièmement : son espoir de pouvoir compter sur l’appui des forces progressistes panafricanistes pour les aider à la réunification de leur pays et au retour de la paix et de la sécurité.
Quatrièmement : son souhait ardent de voir s’établir des relations économiques et commerciales avec le secteur des affaires sénégalais.
Du côté sénégalais, le Secrétaire général du parti africain pour la démocratie et le socialisme a : remercié les frères libyens pour leur invitation, condamner la déstabilisation de la Libye et sa déstructuration par la volonté de puissances impérialistes d’empêcher l’avènement d’une Afrique forte, unie et indépendante.
Il a ensuite signalé les lacunes et insuffisances de la gouvernance en Afrique qui ont favorisé la division et frayé la voie à l’interventionnisme extérieur.
Il a rappelé le lien causal entre la destruction de l’État en Libye et l’explosion de la violence armée au Sahel insistant sur la nécessité de corréler les deux situations respectives en Libye et dans le Sahel dans toute recherche de solutions dans l’un ou l’autre espace.
Il a félicité les autorités qui ont su ramener la paix et la sécurité à Benghazi après des années d’occupation par Daech et Alqaida.
Mamadou Diop Decroix a enfin noté avec satisfaction la convergence de vues entre les frères libyens et Ànd-jëf et même avec l’opinion publique sénégalaise en général quant à la nécessaire collaboration franche et concrète entre toutes les forces de progrès politiques et sociales africaines pour l’avènement d’une Afrique politiquement libre unie.