Eliminer le palu en Afrique: des gains de 125 milliards $ pour le PIB d’ici 2030
Eliminer le palu en Afrique: des gains de 125 milliards $ pour le PIB d'ici 2030
(Agence Ecofin) – A lui seul, le Nigeria, qui figure en tête des pays les plus touchés par la maladie infectieuse, pourrait voir son PIB augmenter de 34 milliards $, d’ici la fin de la décennie en cours.
Le produit intérieur brut (PIB) du continent africain pourrait augmenter d’environ 125 milliards de dollars, d’ici 2030 si les objectifs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière de lutte contre le paludisme étaient atteints, souligne une étude publiée ce mercredi 5 juin 2024 par le cabinet de recherche Oxford Economics Africa en collaboration avec les ONG Malaria No More UK et RBM Partnership To End Malaria.
Intitulée « The Malaria dividend : why investing in malaria elimination creates returns for all », l’étude rappelle que l’OMS s’est fixé pour objectif de réduire d’au moins 90 % l’incidence du paludisme et la mortalité associée, d’ici la fin de la décennie en cours.
Le fait d’atteindre cet objectif générerait des bénéfices économiques cumulés de 142,7 milliards de dollars d’ici 2030 pour les 85 pays où le paludisme est endémique, grâce à l’augmentation de la productivité et à la baisse des coûts de soins liés à cette maladie infectieuse. L’Afrique concentrerait 88 % du total de ces bénéfices.
Le Nigeria, qui figure en tête des pays les plus touchés par le paludisme, pourrait voir son PIB augmenter de 34 milliards de dollars, d’ici 2030 s’il parvient à atteindre les objectifs fixés par l’OMS.
Bien que les vaccins antipaludiques récemment mis sur le marché soient prometteurs pour la lutte contre la maladie dans les années à venir, les progrès se sont ralentis ces dernières années, en raison de la baisse des financements et de la résistance croissante aux médicaments existants.
La grande majorité des 620 000 décès dus au paludisme que le monde enregistre chaque année surviennent en Afrique subsaharienne, où les moustiquaires et les pulvérisations d’insecticides à l’intérieur des habitations sont les principaux outils de lutte contre la propagation de la maladie.
Huit pays africains, dont le Ghana, le Cameroun et le Malawi, proposent désormais des vaccins antipaludiques approuvés par l’OMS dans le cadre de leurs programmes de vaccination des enfants. Au moins dix autres pays sont susceptibles d’introduire ces vaccins cette année.
L’étude a par ailleurs fait ressortir qu’une réduction de 90% de l’incidence du paludisme et de la mortalité associée pourrait générer 31 milliards de dollars d’exportations supplémentaires vers certains des pays africains sévèrement touchés par le paludisme, avec une augmentation de près de 4 milliards de dollars de la valeur des exportations des pays membres du G7.
« Les modélisations montrent que des investissements dans les programmes de contrôle et d’élimination du paludisme ne permettent pas seulement de sauver des vies, mais qu’ils sont aussi économiquement judicieux pour les pays où le paludisme est endémique et pour leurs partenaires internationaux », notent les auteurs de l’étude.