Africaleadnews – (Senegal) « La Mecap, c’est une structure qui a été créée pour lutter d’abord contre l’usure. Le taux d’intérêt n’est pas élevé dans les institutions de Microfinance » a indiqué le directeur de la microfinance au ministère de la microfinance et l’économie solidaire, en marge de la célébration des 22 ans de la Mutuelle de Crédit des Agents du secteur public et parapublic (Mecap), ce vendredi 23 décembre 2022.
Les taux d’intérêt que subissaient les agents de l’Etat, c’était ça maintenant je pense qu’il y a beaucoup d’efforts qui ont été faits. Je pense que nous sommes actuellement à 37 000 membres, cela veut dire que la Mecap a fait un très bond en avant et a pu quand même faire de telle sorte que sa cible puisse être atteinte. Nous appelons la Mecap à mettre l’accent sur la digitalisation parce qu’elle permet de contacter le plus grand nombre des membres ».
Il a tenu à préciser que le secteur de la Microfinance a fait beaucoup de bonnes choses pour l’économie du Sénégal. Et il a permis à toute population qui n’avait accès aux services financiers bancaires d’avoir la possibilité de financement et d’épargner.
Il conclut : « Maintenant les taux d’intérêt, c’est le conseil des ministres de l’UEMOA qui fixe les taux. Pour Il faut faire de telle sorte que ces taux baissent mais il y a des explications qu’on peut mettre sur la table pour démontrer pourquoi le taux est élevé, il y a des explications, d’abord, il y a le coût des ressources. Les institutions de Microfinance, où est-ce qu’elles prennent leur ressources, l’argent qu’elles prêtent, elles empruntent au niveau du secteur bancaire avec des taux élevés, il faut qu’elles mettent quelque chose pour gagner. L’autre aspect, c’est l’épargne des populations, il y a de l’épargne mais c’est de l’épargne à courte durée ».
« le taux d’usure est fixé à 24% »
« Le secteur de la Microfinance, il se rappeler que le taux d’usure est fixé à 24%, ça, c’est le taux que aucun SFD (Système financier décentralisé), aucune institution de Microfinance ne peut dépasser, ça, c’est la loi, donc, c’est fixé à 24%. Maintenant, il est loisible à un SFD d’aller jusqu’à 24%, tout ce qui est interdit, c’est de ne pas dépasser 24%, donc, ça, il faut qu’on le comprenne » a rappelé le directeur de la microfinance au ministère de la microfinance et l’économie solidaire, en marge de la célébration des 22 ans de la Mutuelle de Crédit des Agents du secteur public et parapublic (Mecap), ce vendredi 23 décembre 2022.
Si le taux d’usure est élevé, ça ne relève pas des SFD. Cependant, nous aimerions que les taux soient beaucoup allégés, c’est important surtout pour les populations vulnérables », a tenu à souligner M. Dieng.
« Création d’un fonds national de la microfinance »
Il rajoute : « Il y a tellement de facteurs qui font que les taux sont élevés mais l’Etat n’est pas impuissant par rapport à cela. L’Etat a mis en place des mécanismes qui sont en train d’être mis en œuvre pour impacter sur le taux par exemple, nous avons au niveau du ministère de la Microfinance le Fonds national de la microfinance qui a été créé en 2020 par le Président de la République ».
Selon le directeur de la Microfinance, ce fonds-là, sa mission, c’est de faire de telle sorte que les institutions de Microfinance puissent disposer de ressources longues.
« Et il y a un autre mécanisme de ressources longues à des taux allégés parce que ça permettra aux SFD d’avoir des ressources avec des taux de 2 à 3%, ils peuvent prêter à des taux de moins de deux chiffres contrairement aux banques qui vous prêtent à 9, 10%, donc vous êtes obligés de dépasser, c’est pourquoi, le fonds de la Microfinance a été créée pour d’abord apporter des ressources financières de longues durées pour les SFD à moindre coût, deuxièmement, mettre en place des mécanismes de garantie mais mettre également un fonds de bonification qui permettra de supporter une partie par exemple des taux d’intérêt pour certaines catégories de population, donc, il y a des efforts que l’Etat est en train de faire pour véritablement alléger les taux d’intérêt et ça, je pense d’ici quelque temps, on aura l’occasion d’en reparler avec les acteurs et essayer de trouver rapidement des solutions », dira-t-il.
10,5% d’apport de la Microfinance dans l’économie sénégalaise
M. Dieng estime que la Microfinance est un secteur important du secteur financier dans sa globalité, c’est un secteur qui compte. Et son apport est important dans le financement de l’économie constitue 10,5% du financement de l’économie.
« Donc, c’est extrêmement important. Nous avons dans le secteur plusieurs types d’institutions de Microfinance mais les plus répandues, c’est les institutions de type mutualistes d’épargne et de crédits comme la Mecap. Nous avons également d’autres institutions de Microfinance de type sociétés anonymes. Maintenant chaque institution de Microfinance a ses propres cibles, ses propres centres d’intérêt en termes de produits et services, donc les produits et services sont déterminés en fonction des cibles qui sont définies par cette institution. Si nous prenons le cas de la Poste, je pense que c’est une institution qui a joué un très grand rôle pour accompagner les agents de l’administration dans le secteur public et parapublic. Au départ, je crois que c’était ça même la vocation de la Mecap », précise M. Dieng.
Il renchérit : « Donc le secteur de la Microfinance, il faut le dire, joue un très grand rôle dans la distribution de services financiers, c’est vrai, il y a des couches qui ne sont pas encore touchées et il faut alors travailler dans le sens d’accompagner les institutions de Microfinance et ça, c’est le rôle e l’Etat. Et l’Etat est en train de faire tout pour que ces structures puissent adresser leurs services à toutes les sortes de catégories de la population du Sénégal ».