Storytelling- « Le projet WACA a changé ma vie », raconte Yaye Alimatou Guèye
Storytelling- « Le projet WACA a changé ma vie », raconte Yaye Alimatou Guèye

Africaleadnews– (Mauritanie) Yaye Alimatou, vendeuse de poissons de son état, est née dans les années 70 à Ndiago, au Sud Ouest de la Mauritanie. Issue d’une famille de pêcheurs qui s’adonnent à cette activité depuis des siècles, Yaye a eu une vie marquée de hauts et de bas.
Avec six enfants à charge et un mari pêcheur qui passe le plus clair de son temps en mer, Yaye arrivait jusque-là à joindre les deux bouts : régler les frais de scolarité des enfants, assurer la popote et gérer toutes les autres dépenses familiales.
En dépit d’un environnement difficile, Yaye affiche une admirable résilience
Cet équilibre précoce a été rompu à partir des années 2000. Les prises se faisant de plus en plus rares du fait de la raréfaction du poisson, les conditions de vie dans le village de Ndiago se sont alors progressivement détériorées. Yaye et sa fratrie n’ont pas échappé à cette situation. Les revenus qu’elle tirait de la vente de poissons se sont rétrécis comme une peau de chagrin. Et comme un malheur ne suffisait pas ; son mari, qui se faisait vieux, avait fini par prendre une retraite méritée après des années à arpenter la mer et ses vicissitudes.
Autre ennui de taille, la petite boutique qu’elle louait avec d’autres femmes du village, a fini par être phagocytée par la mer qui, implacablement, chaque année, emporte avec un féroce appétit, un pan du village qui jouxte le littoral.
C’est alors qu’un drame plane au dessus de la vie de ces paisibles pêcheurs et de la brave Yaye qui n’arrive plus à joindre les deux bouts depuis belles lurettes.
Alerté par cette situation, le Ministère de l’Environnement par le biais du Projet WACA Mauritanie, qui bénéficie du soutien financier de la Banque Mondiale, a initié un ensemble d’activités venant en aide aux femmes de ce village.
Ainsi, Yaye Alimatou qui avait eu l’ingénieuse idée de créer une association regroupant des dizaines de femmes vivant les mêmes contraintes, a bénéficié dans le cadre du financement des sous projets sociaux, une enveloppe leur permettant de se lancer dans le maraichage.
Après la mise en place d’une nouvelle administration, la construction d’un port militaire et commercial et l’exploitation future du gaz, aux larges des côtes du village, les débouchés sont nombreux pour cette nouvelle activité.
Les produits issus de l’exploitation maraichère se vendant comme de petits pains, Yaye a vu ainsi sa vie largement compromise, reprendre du sens grâce à l’appui du Projet WACA.
En plus de ses revenus issus du maraichage, elle a eu la chance de pouvoir bénéficier également de l’appui de son fils ainé, émigré en Italie depuis 2010, qui, désormais lui envoie mensuellement un montant substantiel.
Euphorique, Yaye parachève en notant : « je ne cesserai jamais de remercier le Projet WACA qui a changé ma vie et celle de mes collègues. Je souhaite que l’appui du projet profite à d’autres femmes du village ».
Birome Guèye (Waca-Mauritanie)