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La Conférence Dakar 2 sur la souveraineté alimentaire plaide pour des investissements massifs agricoles

La Conférence Dakar 2 sur la souveraineté alimentaire plaide pour des investissements massifs agricoles

Africaleadnews – (Senegal) Dakar abrite depuis le 25 janvier 2023 et qui s’achève dans l’après midi du 27 janvier le forum 2 sur la Souveraineté Alimentaire. Le Président sénégalais Macky Sall, par ailleurs Président en exercice de l’Union africaine a mis les petits plats dans les grands.

 

Une douzaine de Chefs d’État et une cinquantaine de dirigeants dans le secteur agricole de la planète prennent part à la Conférence de Dakar sur la souveraineté alimentaire. D’importants engagements financiers ont été annoncés pour booster le secteur agricole africain, plein de potentialités, mais à la traîne.

Ce sommet co-organisé par le Groupe de la Banque africaine de développement, l’Union africaine et l’État du Sénégal s’articule autour des tables-rondes présidentielles, des sessions plénières de haut niveau et des sessions pour élaborer des « Pactes pour la fourniture de produits alimentaires et agricoles » pour chaque pays.

Le deuxième forum de Dakar sur la souveraineté alimentaire fait suite à la première édition tenue en 2015 qui avait permis de dessiner les contours de la stratégie : Nourrir l’Afrique, la Stratégie pour la transformation agricole en Afrique (2016 – 2025) du Groupe de la Banque africaine de développement.
« Nous appelons à une coalition mondiale d’efforts autour de l’Afrique pour libérer son immense potentiel agricole afin qu’elle devienne une destination mondiale permettant de répondre aux pénuries croissantes en matière d’approvisionnement alimentaire dans le monde. », Akinwumi Adesina, Président du Groupe de la Banque africaine de développement.

Un événement basé sur l’action, les chefs d’État et de gouvernement africains devront mobiliser leurs ressources gouvernementales, les partenaires au développement et le financement du secteur privé pour exploiter le potentiel agricole et alimentaire de l’Afrique, transformant ainsi les efforts de plaidoyer en actions concrètes. La faim touche 249 millions de personnes en Afrique, le tiers des personnes touchées dans le monde entier. Avec 65% des terres arables restantes, le continent africain a le potentiel de nourrir 9 milliards de personnes dans le monde d’ici 2050.

D’ici 2030 la production agricole de l’Afrique pourrait passer de 280 milliards de dollars EU/an à 1000 milliards de dollars, si on lève les obstacles au développement et en accompagnant des investissements nouveaux.
Lors de ce sommet, les acteurs du secteur privé s’engageront à développer des chaînes de valeur critiques. Les gouverneurs des banques centrales et les ministres des finances auront à cœur d’élaborer des dispositifs de financement pour la mise en œuvre de pactes pour l’alimentation et l’agriculture, en collaboration avec les acteurs du secteur.

Le message fort de Moussa Faki Mahamat

Le Président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat prenant part au forum de Dakar a eu à partager quelques réflexions sur la meilleure façon de réaliser cet objectif vital qu’est la souveraineté alimentaire et nutritionnelle de l’Afrique. A l’entame de son propos, le diplomate tchadien a tenu à remercier le Président de la République du Sénégal et son gouvernement d’avoir bien voulu organiser dans d’excellentes conditions cette rencontre dont le thème résume une préoccupation centrale de l’Afrique.

«Cette réunion de Haut niveau stratégique, organisée par la Banque Africaine de Développement (BAD), arrive à point nommé, car, elle se tient à la veille de la prochaine Conférence annuelle des Chefs d’État et de Gouvernement, qui, en tant qu’organe suprême d’élaboration des politiques et de prise de décision de l’Union Africaine, offre à nos dirigeants Africains une grande opportunité d’examiner, de valider et de s’approprier les décisions qui ont été arrêtées lors des différentes rencontres consacrées en l’occurrence à la sécurité alimentaire sur le Continent. C’est l’occasion pour moi de remercier une fois de plus notre partenaire majeur, la BAD, du soutien qu’elle nous apporte dans les efforts que nous faisons pour atténuer les effets de la guerre en Europe sur notre sécurité alimentaire. Le point d’orgue de ce soutien est, comme vous le savez, le Plan de production alimentaire d’urgence en faveur de l’Afrique. Il n’est pas superflu, à cet égard, de rappeler nos engagements ainsi que nos instruments de lutte pour cette sécurité alimentaire tant recherchée. »

«La COVID-19, les multiples conflits, les défis climatiques et la volatilité économique exacerbés par la pauvreté et les niveaux élevés d’inégalité, ont révélé la fragilité des systèmes alimentaires africains, mettant en péril la croissance économique réalisée au cours des deux dernières décennies. Des facteurs subjectifs sont venus aggraver et amplifier nos fragilités structurelles. Je ne peux m’empêcher de pointer du doigt l’absence de volonté des banques et institutions financières, la déficience du secteur privé toujours hésitant et dubitatif vis à vis du secteur agricole, le scepticisme des partenaires à l’égard des modèles innovants et des réussites locales. »
«Il est temps pour l’Afrique, dans le cadre du suivi du Sommet sur les Systèmes alimentaires, de mettre en œuvre les solutions novatrices présentées dans sa Position Commune dans le contexte des cadres de développement existants, notamment l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, la Stratégie de la Déclaration de Malabo, la Zone de Libre-échange Continentale Africaine et le PDDAA. Ces instruments constituent un socle de granit pour cette vraie renaissance agricole et agroalimentaire que nos peuples appellent de tous leurs vœux. J’appelle vivement nos partenaires à travailler de concert avec nos structures existantes en vue de conduire et de réussir la transformation durable des systèmes alimentaires sur le Continent. Leurs approches doivent nécessairement être harmonisées avec les nôtres ; le mieux nous travaillons ensemble, le plus d’impact nous aurons>> a rassuré le Président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat.

L’appui massif de la BAD

Selon la vice-présidente de la BAD chargée de l’agriculture, du développement social et humain : « les financements dépendront principalement de la pertinence, de l’efficacité des projets et des propositions concrètes mises sur la table pour les réaliser dans des délais impartis au cours des cinq prochaines années ».

Après six ans de mise en œuvre, le Groupe de la Banque a permis à plus de 250 millions de personnes de bénéficier d’améliorations dans le secteur agricole. Cette stratégie a également permis au Groupe de la Banque de s’attaquer à l’impact causé par l’invasion russe de l’Ukraine sur la sécurité alimentaire en Afrique en lançant la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence dotée de 1,5 milliard de dollars, avec pour objectif d’aider 20 millions d’agriculteurs à produire 38 millions de tonnes d’aliments d’une valeur de 12 milliards de dollars. En seulement 45 jours après le lancement de la facilité, le Groupe de la Banque avait approuvé 1,13 milliard de dollars d’opérations réparties dans 24 pays.

Un financement à hauteur de 10 milliards de ddollars 

Le Président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina a pris l’engagement lors de ce deuxième forum de Dakar, que la BAD va financer jusqu’à 10 milliards de dollars le développement agricole et la souveraineté alimentaire du continent africain.

«L’Afrique peut et devrait contribuer à nourrir le monde. Le potentiel est important, mais personne ne mange cela. Il est temps pour le continent d’être appuyé afin de contribuer à nourrir le monde. La Bad s’engagera à hauteur de 10 milliards de dollars américains en faveur de l’Afrique au cours des prochaines années», a notamment déclaré M. Adesina.

Lors de son intervention au forum sur la souveraineté alimentaire et la résilience, le haut fonctionnaire nigérian et Président de la BAD a précisé que ce financement allait s’articuler autour d’un appui direct dans la livraison d’intrants agricoles et alimentaires. «Le temps de l’action est venu», a commenté le Président de l’institution qui est l’initiatrice de cette rencontre internationale à laquelle une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement participent aux côtés d’autres acteurs du secteur financier et agricole, entre autres. Pour Akinwumi Adesina, le Sommet de Dakar doit consacrer «un nouveau départ vers une nouvelle destination».

Par Ismael AÏDARA et Maguette MBENGUE ( Confidentiel Afrique)

 

 

 

 

 

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