Demba Bakary Lambé Diarra- « Je suis né dans le Social… »
Demba Bakary Lambé Diarra- "Je suis né dans le Social..."
Africaleadnews – (Sénégal) Votre rubrique « Leader de la Semaine » reçoit M. Demba Bakary Lambé Diarra un immigré vivant en France et originaire du département de Bakel. Il revient dans cet entretien sur son parcours professionnel et politique, le regard qu’il porte sur le département de Bakel et les multiples actions sociales qu’il fait à l’endroit des jeunes et des femmes de Bakel.
Pouvez-vous revenir un peu sur votre parcours ? Qui est Demba Bakary Lambé Diarra?
Ça me fait plaisir de m’entretenir avec vous M. Fall. Un entretien que j’avais voulu depuis longtemps. Mais l’homme propose Dieu dispose. Je me nomme Abdourahmane Diarra à l’état civil. Mais plus connu à Bakel sous le nom de Demba Bakary Lambé Diarra. Je suis né le 05 -11- 1961, c’est 1960. Mais on m’a soustrait un an pour que je puisse partir à l’école. J’ai fait l’école primaire à Bakel. Avant de quitter en 1970. Je suis parti après Rufisque pour apprendre le métier d’ébénisterie. D’ailleurs, je rappelle que j’étais le premier ébéniste à Bakel. J’ai formé beaucoup de jeunes de Bakel comme Samba Kanté, Arouna Congo entre autres dans ce métier.
J’ai aussi fréquenté la troupe de Moulaye Konaté (Ndlr: grand artiste-comédien à Bakel). Je le remercie pour tout ce qu’il a fait pour moi dans ma formation, dans la musique avec le ballet de « Khery troupe ». Ce qui m’a permis de connaître des hommes politiques de Bakel à l’époque comme l’ancien président de l’Assemblée nationale, M. Cheikh Abdoul Khadre Cissokho, l’ancien député maire de Bakel, Ousmane Ndiaye, l’ancien député de Goudiry Thiedel Diallo, feu Yaya Konaté entre autres. A l’époque j’avais un mouvement de soutien au Parti socialiste (Ps) qui s’appelait Cpc.
C’est ainsi que j’ai eu la chance d’aller en France en 1992 avec cette troupe. Avec l’aide d’amis j’ai pu acquérir une sono puissante. J’ai commencé à animer des soirées. J’animais toutes les grandes soirées culturelles du département et des pays limitrophes comme le Mali, la Mauritanie, la Gambie. J’ai fait beaucoup aussi dans le social.
J’ai été musicien également dans l’orchestre régional de Kayes au Mali. Je fais partie de ceux qui ont financé les 1ère journées culturelles de Bakel qu’on appelait « Diani kolomba ».
Après en 2002, j’ai eu encore la chance de repartir en France par le biais de Cheikh Abdoul Khadre Cissokho alors Président du Conseil régional de Tamba.
A l’époque il n’avait ménagé aucun effort pour que je parte en France. J’ai appris beaucoup de choses avec lui. Je remercie le bon Dieu. Je remercie les parents je remercie Cheikh Abdoul Khadre Cissokho
Cela fait près de 20 ans que vous êtes en France, alors quel regard portez-vous sur le département de Bakel?
Depuis que je suis en France, j’ai constaté que Bakel a eu un autre visage par la grâce de Dieu et par la politique du député-maire de Bakel, Ibrahima Baba Sall avec des routes et l’électricité pour la commune.
Quand j’ai vu cela, j’ai décidé de soutenir des amis engagés en politique. Un ami d’enfance comme Mapathé Sy que tout le département connaît. Il est tendre, souple. Il est très social, il aide beaucoup de gens. Un homme qui a tout fait pour le département avec ses propres fonds avant même qu’il ne se lance en politique. Je le félicite de passage.
Il y a aussi mon ami Bacar Amady Sy, ancien maire de Gabou, un homme rigoureux, courageux, qui a beaucoup fait pour Gabou, même s’il n’a pas été reconduit. Il a fait un bon travail à Gabou. Tout le monde reconnaît qu’il a fait. Je le salue au passage. Dans la politique, je vois certaines choses qui me poussent à prendre du recul. Je ne m’y connais pas trop. Je suis social. J’aime aider les gens.
Vos actions sociales à Bakel sont connues de tous ?
Je suis issu d’une grande famille à Bakel.Je suis fils de Bakary Lambé Diarra. En Soninké , « Lambé » signifie : « la source qui abreuve tout le monde ». Donc j’ai hérité cela de mes parents.
J’ai fait beaucoup de choses avec ma chaîne à musique comme l’a témoigné une fois Yaya Djiby Sy dans nos panels. Les mariages, les baptêmes, je les faisais sans demander de l’argent. Je ne voulais pas le dire. Tout ce que j’ai fait, c’est dans la « soutoura » (sans bruit) je l’ai fait à cause de Dieu. Je suis social, je suis né dans le social, je prie le bon Dieu de mourir dans le social.
Je préfère partager tout ce que je gagne avec mes frères de Bakel que de le garder à la banque.
J’ai financé des femmes à Bakel pour qu’elle puisse travailler et aider leurs maris. Tout ce que je gagne, c’est pour le partager avec ma famille à Bakel, dans le département, la commune et particulièrement ma famille directe.
Vos souhaits pour Bakel ?
Ce que je souhaiterai pour ma commune, mon département c’est son développement. Mon frère Ibrahima Baba Sall l’a dit. Il a pris de l’âge. Il faut des gens comme lui pour prendre la relève et continuer son travail. Il y a le Président du Conseil départemental M. Mapathé Sy qui fait beaucoup de choses. S’il y avait 4 autres comme lui, Bakel ira de l’avant. Il faut qu’on soit uni, solidaire. On est tous des frères et des sœurs.
Le département de Bakel est composé Soninkés, Peuls, Barbara, Wolofs. On est tous des parents. Soyons unis et travaillons la main dans la main pour l’émergence de Bakel. Je présente mes excuses si mes propos ont heurté certains. Ce n’était pas mon intention. Merci beaucoup.
Harouna FALL