Africaleadnews – (Senegal) L’Union des Prestataires, des Industriels et des Commerçants du Sénégal (UPIC), a organisé ce jeudi une rencontre de sensibilisation sur la gestion des risques industriels. Une initiative qui intervient au moment où le Sénégal a adopté récemment une nouvelle Politique et Stratégie d’Industrialisation 2021-2035.
Présidant la rencontre, le ministre du développement industriel et des petites et moyennes industries, M. Moustapha Diop, a indiqué que cette nouvelle politique industrielle est adossée à la vision définie par le Plan Sénégal Emergent (PSE) pour l’industrie qui est « un secteur industriel diversifié et compétitif, pourvoyeur d’emplois et apportant une pleine contribution au développement inclusif et durable du pays, pour un Sénégal émergent à l’horizon 2035 ».
Elle vise à élargir le tissu industriel et la base productive, en vue d’accélérer la transformation structurelle de l’économie et la croissance.
Sous ce rapport, dit-il, son département met en œuvre des projets structurants comme les plateformes industrielles, les agropoles, le hub minier régional, le pari industriel automobile, les hôtels d’industries, dont la composante essentielle est la création de sites industriels pour accueillir de nouvelles entreprises.
En plus des infrastructures à mettre en place, nous travaillons également sur les mesures d’accompagnement et les réformes à mettre en œuvre pour rendre compétitives nos industries, attirer de nouveaux investissements et contribuer efficacement à l’atteinte des objectifs, notamment de souveraineté alimentaire, pharmaceutique et sanitaire fixés dans le PAP 2A du PSE.
Dans les infrastructures, les mesures d’accompagnement et les réformes à mettre en place, il est indispensable de prendre en compte les risques industriels qui sont multiples et multiformes.
Ces risques peuvent se traduire en accidents industriels tels que les incendies, les émissions de substances dangereuses comme ce fut le cas, le 24 mars 1992, avec l’explosion d’une citerne d’ammoniac liquide à la SONACOS ayant fait 129 morts et plusieurs blessés graves.
Des évènements encore plus récents, nous interpellent sur les risques et accidents industriels. C’est le cas le 5 septembre dernier, à Richard Toll, avec l’explosion d’une cuve d’Éthanol à l’usine de la Compagnie Sucrière Sénégalaise.
Le 30 septembre passé, la déflagration d’une turbine de l’usine Structure en Acier et Services (SAS) de Diamniadio a fait deux morts.
Il y a moins d’un mois, le 04 octobre 2022 précisément, l’explosion dans l’usine de la Société de Transformation Agro-alimentaire Raffinée (STAR INDUSTRIE) à Diourbel, a fait malheureusement 9 morts et des blessés.
Parmi les risques industriels, il y a lieu de prendre en compte les crises sanitaires comme la pandémie de COVID-19 dont l’étude que j’ai commanditée à l’ANSD à cet effet a montré que 92,5% des entreprises ont ressenti l’effet du COVID sur leurs activités.
Nous pouvons également citer dans ce registre les manifestations publiques et troubles à l’ordre public qui constituent un risque pour les industries, en ce sens qu’ils peuvent occasionner un arrêt d’activités, en raison surtout des restrictions dans la circulation des personnes et des biens.
Les risques industriels sont nombreux même si le Sénégal est jusqu’ici épargné, dans une certaine mesure, par des accidents, incidents ou catastrophes qui ont durement éprouvé d’autres pays.
C’est pourquoi, nous devons travailler à parer à toutes éventualités et mieux protéger notre tissu industriel, contre les fléaux comme la cyberattaque et les attaques physiques contre les installations industrielles qui ont notamment un caractère vital pour le pays.
L’exemple du Nigéria est assez éloquent pour montrer comment l’industrie peut être une cible d’attaque de personnes malintentionnées. Ses installations pétrolières, notamment celles situées dans le Delta du Niger ont fait l’objet de nombreuses attaques dans le passé de la part d’activistes du Mouvement pour l’Émancipation du Delta du Niger (MEND).
En organisant cet atelier de sensibilisation sur les risques industriels, poursuit-il, l’UPIC « nous rappelle notre responsabilité commune, nous tous, Etat, Collectivités territoriales, entreprises, organisations du secteur privé, société civile, médias, travailleurs et communautés, à œuvrer ensemble pour protéger notre tissu industriel de ces risques qui sont inhérents du reste à toute activité industrielle ».
Dans ce cadre, la lutte contre les incendies doit être bien prise en compte dans les Plans d’Operations Internes dont doit se doter chaque industrie et de veiller à leur application. Il est également primordial que les industries disposent d’un responsable Système Qualité, Hygiène, Sécurité, Environnement (QHSE) ou de se faire accompagner dans ce domaine.
Pour conclure, il a noté que la prévention est primordiale dans la gestion des risques industriels et cet atelier de sensibilisation s’inscrit dans ce cadre. C’est pourquoi, je voudrais renouveler mes remerciements au Président Amadou SECK et à tous les membres de l’UPIC, pour cette heureuse initiative, tout en vous assurant de la parfaite et franche collaboration de mon département, pour qu’ensemble nous relevions les défis qui se dressent devant nous.