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Le Ladoum et Abou Kane : un binôme indissociable
Le Ladoum et Abou Kane : un binôme indissociable
Africaleandews – (Senegal) L’Alliance pour le Développement et l’Amélioration des Races (ADAM) regroupe près d’un millier de membres et de sympathisants. Leur président Mr Abou Kâne a une vision globale de l’élevage et en nourrit une grande ambition ; son principal challenge est d’arriver à : exporter le ladoum hors de nos frontières.
Gestionnaire comptable de formation, opérateur économique et éleveur, Abou est aujourd’hui une référence dans le milieu de l’élevage.
A Sicap Mbao, dans la bergerie Galoya qu’il a créée en 1999, les visiteurs ne se lassent jamais de contempler ses bêtes à la stature imposante.
Ici, le slogan de la bergerie « Belle bête » n’est pas usurpée. Ses jeunes employés ont des journées bien remplies : tamisage du sol pour enlever les excréments des bêtes, alimentation, lavage… Des journées de dur labeur qui donnent des résultats appréciables. « J’ai atteint mes premiers objectifs en créant une souche et en améliorant ce que j’avais en 1999 pour disposer aujourd’hui de ma propre lignée qui est fortement prisée et qui donne aujourd’hui les meilleurs résultats », se félicite Abou Kâne.
L’histoire de cet éleveur de moutons avec ces bêtes prisées démarre très tôt dans le cercle familial. En bons halpulaar, ses parents ont toujours élevé des moutons dans la maison. Mais c’est en 1997 qu’il se lance dans l’aventure de l’élevage avec une brebis métisse « Touabir » et « Bali-Bali » offerte par sa mère. Il achète sa première brebis « ladoum » la même année et acquiert une trentaine de sujets métis qu’il garde dans son champ de Keur Ndiaye Lô. Le sort s’acharne alors sur son projet car ses moutons lui sont volés. La passion est pourtant plus forte que la résignation. Il repart du bon pied en 1999 avec un couple offert par son frère et une brebis encore mise à sa disposition par sa mère. C’est l’année où il aménage à Mbao pour sécuriser son projet. C’est le début de l’aventure de la bergerie Galoya.
Dès le début, Abou Kâne opte pour l’amélioration de nos races locales. « J’ai une approche scientifique de l’élevage », confie-t-il. Le premier jalon est un travail de documentation pour faire des croisements génétiques. « Car », reconnait-il, « le ladoum, au début, est du touabir amélioré ». Il opte alors pour le métissage, malgré les critiques des « puristes » qui lui reprochent de « souiller » le ladoum.
Il se bouche les oreilles et introduit des « Bali bali », de grosses bêtes au potentiel génétique très appréciable. Un travail de longue haleine qui finit par donner des résultats reconnus par l’ensemble de la communauté des éleveurs de ladoum. « La lignée de mes moutons actuels englobe aujourd’hui une bonne partie des champions au Sénégal. Ils sont pourtant d’origine bali bali », se réjouit-il. Comme pour confirmer ses dires, l’essentiel des champions primés lors de la neuvième édition du Salon international de l’élevage (SALADAM) tenu au Cices en janvier dernier, sont issus de sa bergerie. « Je me suis beaucoup investi dans l’élevage, au point de négliger parfois ma famille. Je peux donc vous dire que ces résultats sont le fruit d’un travail difficile », assure le propriétaire de la bergerie Galoya.
babacar sene journal Agropasteur