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Côte d’Ivoire : la hausse à 2,47$ du prix garanti aux planteurs de cacao confirmée par les autorités

Côte d'Ivoire : la hausse à 2,47$ du prix garanti aux planteurs de cacao confirmée par les autorités

(Agence Ecofin) – La nouvelle information sur le prix d’achat aux producteurs de cacao ivoiriens intervient dans un contexte où la valeur sur le marché mondial atteint désormais plus de 5 fois ce prix actuellement garanti.

Le ministre ivoirien en charge de l’Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, a confirmé ce mardi 2 avril 2024, la hausse de 50% à 1500 FCFA (2,47$)/kilogramme, du prix garanti aux producteurs de cacao, pour la petite saison des récoltes, qui a débuté ce mois d’avril a-t-on appris de sources médiatiques concordantes. Le tarif précédent était de 1000 FCFA.

Cette décision augmente ainsi légèrement la part des petits agriculteurs ivoiriens, dans un contexte où le prix international du cacao pour la livraison en mai 2024 (contrat à terme de mai) se négocie actuellement à un niveau cinq fois supérieur.

L’adoption de cette mesure a été actée, samedi dernier, lors d’une session du Conseil des ministres dédiée au secteur agricole et à la filière cacao. La tenue avant le mois d’avril d’une réunion pour fixer les prix du cacao en Côte d’Ivoire est une pratique institutionnelle.

Cette année cependant, elle survient dans un contexte où la valeur du cacao sur les principaux marchés où on l’achète (Londres et New York), a plus que triplé durant l’année écoulée, et se hisse désormais au-dessus des 10 000 $ la tonne (au 2 avril 2024), soit un peu plus de 5 fois le prix actuellement garanti aux planteurs ivoiriens.

Les principales raisons qui ont justifié cette hausse historique des prix sont les maladies de cacaoyers et des prévisions de conditions météorologiques défavorables, qui ont poussé les acheteurs à anticiper sur un risque sérieux de baisse de l’offre en cacao, et ont donc commencé à augmenter les prix auxquels ils souhaitaient sécuriser les approvisionnements futurs. Mais des données de marché indiquent aussi que des fonds spéculatifs sont entrés en scène, créant un cercle de hausse des prix sur des produits financiers complexes associés à la valeur de cette matière première.

Toutefois, les cultivateurs ivoiriens n’ont pas tiré profit de cette flambée des prix de « l’or brun », en raison du modèle de la vente à terme appliquée dans le pays depuis plus d’une décennie. A la différence du système libéralisé, ce modèle de vente permet au Conseil du Café-Cacao (CCC), l’instance nationale de régulation de la filière, de vendre par anticipation 70 à 80% de la récolte à des exportateurs locaux ou étrangers grâce à des enchères électroniques, et le reste à travers des ventes au comptant (ventes spot).

Le mécanisme repose sur la vente journalière de contrats à terme portant sur un tonnage bien déterminé de cacao et adjugés au mieux offrant dans la limite du prix de référence fixé par le CCC. Un prix minimum garanti aux producteurs de cacao est fixé au début de chaque campagne principale (octobre) et intermédiaire (avril).

La Côte d’Ivoire est de loin le premier pays producteur de cacao au monde, suivie du Ghana. À eux deux, ces deux pays d’Afrique de l’Ouest ont fourni près de 60 % de la production totale pour la récolte de 2022/23, selon les estimations de l’Organisation internationale du cacao (ICCO).

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