Environnement

Journée mondiale de l’environnement : L’Afrique peut prendre la tête dans la lutte contre la pollution plastique

Journée mondiale de l'environnement : L'Afrique peut prendre la tête dans la lutte contre la pollution plastique

L’Afrique a posé de nombreux jalons à saluer dans sa quête de devenir un continent sans plastiques à usage unique. Greenpeace Afrique s’est joint au monde entier pour célébrer le 50e anniversaire de la Journée mondiale de l’environnement dont le thème de cette année met l’accent sur les solutions à la pollution plastique et la recherche de moyens pour « combattre la pollution plastique ». Une thématique qui démontre à suffisance la nécessité de passer à l’action.
 
« Il est encourageant de voir qu’en cette journée spéciale, les pays sont rassemblés pour prendre des mesures urgentes en vue d’un avenir sans plastique. Cette démarche montre que nos gouvernements commencent lentement à reconnaître la menace que représente la pollution plastique pour la vie sur cette planète, pour nos écosystèmes et pour le climat. Nous espérons que cette prise de conscience les incitera à renforcer leur opposition à la production de plastique, qui devrait augmenter considérablement au cours de la prochaine décennie », a déclaré Nono Prudence Wanko Djiodio, coordinatrice régionale de Greenpeace Afrique pour l’Afrique de l’Ouest, dans un communiqué parvenu à Seneweb.
 
L’Afrique a posé de nombreux jalons à saluer dans sa quête de devenir un continent sans plastiques à usage unique. Sur les 54 États africains, 34 d’entre eux ont adopté une loi interdisant les plastiques et ont commencé à la mettre en œuvre, ou ont adopté une loi avec l’intention de la mettre en œuvre. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour assurer la pleine mise en œuvre de ces réglementations. « Nous avons vu des pays tels que le Rwanda prendre les devants pour qu’un instrument mondial contraignant soit adopté pour faire face à la crise plastique. Au Maroc, la consommation de matière première utilisée dans la fabrication de sacs plastiques a diminué de 50% depuis l’entrée en vigueur de son interdiction en 2015 », a-t-elle ajouté ; avant d’exhorter les autres pays africains à se joindre à eux  pour « assurer la mise en œuvre effective des réglementations existantes ».
 
Le document signale que les défenseurs des plastiques à usage unique poussent également pour une augmentation de la production et de leur exportation vers l’Afrique. Une situation qui pourrait compromettre les progrès réalisés par les pays pour interdire les produits plastiques à usage unique et lutter contre la pollution. Le leadership de l’Afrique a le pouvoir de relever ces défis et de mettre fin une fois pour toutes à cette approche illégale et néocolonialiste de gestion des déchets.
 
La pollution plastique est une crise mondiale, et les gouvernements doivent collaborer de manière plus coordonnée pour mettre fin à cette crise grâce à un accord juridiquement contraignant qui traitera de l’ensemble du cycle de vie de la pollution plastique, de la production à l’élimination. Les gouvernements en Afrique et dans le monde entier doivent reconnaître qu’il s’agit d’une opportunité unique pour endiguer le flot de cette crise mondiale.
 
De l’avis de la coordinatrice régionale de Greenpeace Afrique pour l’Afrique de l’Ouest, un avenir sans plastique est possible en Afrique « si les gouvernements résistent à l’emprise des défenseurs des plastiques et prennent des mesures audacieuses » pour résoudre cette crise. Elle soutient que « la coopération entre les gouvernements africains et du monde entier est essentielle pour forger un traité mondial solide contre les plastiques afin de fermer définitivement le robinet du plastique, dans l’intérêt de nos communautés, de nos enfants, de notre climat et de notre continent ».
 
Le Sénégal produit toujours 200 000 tonnes de déchets plastiques par an, dont seulement 9 000 tonnes sont retraitées. Le reste est déversé dans la nature et les océans. Face à cette situation, une première loi avait été votée en 2015 pour interdire les sachets dits de « faible micronnage », peu épais, pas très résistants et donc difficilement réutilisables. Mal appliqué, le texte a été abrogé et remplacé par la loi de 2020. Cette dernière proscrit les plastiques à usage unique ou jetables, comme les gobelets, les couverts, les pailles ou les sachets. Des produits qu’on trouve encore en abondance sur les marchés sénégalais, notamment. Pourtant, des efforts ont été faits par les autorités étatiques. En effet, 182 opérations de contrôle ont été effectuées par les forces de l’ordre au cours de l’année 2020 et 70 tonnes de plastiques prohibés ont été interceptées, dont plus de la moitié dans la région de Dakar. D’autres saisies ont également eu lieu au niveau des douanes, selon le ministère de l’Environnement et du Développement durable du Sénégal.
 
Pour rappel, la Journée mondiale de l’environnement, qui est célébrée le 5 juin de chaque année, a été créée par les Nations Unies pour sensibiliser sur les problèmes environnementaux et mener des actions pour la protection de notre environnement.
 

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