Ce 16 mai 2023 , le porte parole Serigne Bass Abdou Khadre, en tête d’une forte délégation de dignitaires mouride a été reçu par son Excellence le Président MACKY SALL.
On a toujours constaté les régulières sorties du marabout Al Mountakha (yagg fi loll té wéérr) qui, pour porter assistance aux populations pour faire face à la pandémie de la Covid-19, pour porter assistance aux victimes intempéries ou d’accidents, ou pour construire des édifices religieux ( université de Touba, mosquée dans les cités religieuses sans distinction d’appartenance ou de confrérie ).
Des succès notoires ont été franchis durant les événements de mars où la diplomatie religieuse a eu le dessus sur les égos politiques, à l’occasion de l’inauguration de la mosquée masalikul Jinane (septembre 2019) qui a catalysé des séries de satisfecit au peuple sénégalais: à titre illustratif le poignée de main entre le président sortant et son prédécesseur et l’élargissement de Khalifa Ababacar SALL.
Ce 16 mai 2023, Al Mountakha vient de poser un acte fort : la remise officielle du dernier sermon prononcé par lui même à l’occasion de la célébration de la fête de l’Aïd el-Fitr.
Un sermon d’actualité, empreint de sagesse et d’enseignements, qui invite les sénégalais à promouvoir la paix, la solidarité et la tolérance.
Cet acte qui est tout à fait normal, symbolise la forme imagée de la cohabitation du pouvoir religieux et temporel, gage de la stabilité de tout écosystème sociopolitique stable.
Déjà dans toutes les religions révélées, il revient le thème de la cohabitation entre le spirituel et le temporel comme le parachèvement ou la jonction des différentes obédiences.
Dans les encycliques religieuses chrétiennes, l’église interprète et «contextualise» par des voix autorisées la cohabitation telle que énoncée par la bible.
Dans le Coran, il est dit: «Wacha wirhoum Fil amri. Dél disso ak nit gni si mbiryi. Consulte les gens à propos des affaires. Verset 159 sourate Ali Imran.»
Le khalife vient encore une fois étaler sa classe et son rang comme à son habitude. La religion et l’Etat ne tirent pas leur essence dans le même abreuvoir, ça n’empêche pas que tous les deux agissent en définitive pour le bien être social.
Cet acte est aussi une énième invitation au dialogue à la classe politique. Bien sûr après l’appel récurrent au dialogue énoncé le 03 avril dans le discours d’adresse à la nation du Président de la République, un appel régulièrement amplifié à l’occasion des différentes sorties officielles à toutes les forces vives de la Nation.
Pour reprendre l’expert sur les questions électorales Ndiaga Sylla : «Grâce à la vertu du dialogue qui conforte l’exception sénégalaise et à la maturité de sa classe politique, notre pays a su entreprendre des réformes majeures, au nombre desquelles compte sans conteste la modernisation du système électoral, en vue de garantir la paix et la stabilité sociale et politique». Depuis 1991 sous Abdou Diouf à nos jours en passant par le Président Abdoulaye Wade , le Senegal a érigé le dialogue comme un mode alternatif de règlement des conflits (MARC).
L’adage dit souvent que tous les conflits se dénouent autour d’une table avec les différentes parties prenantes.
En dehors de ce qui précède et devant l’instabilité qui sévit dans la sous région ( menace djihadiste, régimes anticonstitutionnels (cas du Mali et de la Guinée)), il est fondamental de se réuni autour de l’essentiel pour arriver à des résolutions consensuelles.
“Une de nos armes les plus puissantes est le dialogue.” “Plus on légifère, moins il y a de dialogue social.” “Le dialogue paraît en lui-même constituer une renonciation à l’agressivité.” “Tout l’art du dialogue politique consiste à parler tout seul à tour de rôle.”
À travers cet acte , par effet d’entraînement la classe religieuse démontre son intérêt sur la situation du Sénégal. Par ricochet, les religieux invitent toute la classe politique à se réunir autour d’une même table pour exprimer leurs opinions dans la diversité. In fine c’est le peuple qui gagne en sagesse.
Banda DIOP
Médiateur des Banques