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La route de la mangue désenclave le pays et crée des emplois

La route de la mangue désenclave le pays et crée des emplois

Perdus à l’intérieur de la région de Bougouni, au sud de Bamako, les villages de Doussoudiana, Kémissala et Bembougou sont désormais accessibles en toutes saisons et peuvent vendre leurs récoltes. Région productrice de célèbres et délicieuses mangues, la localité vient de bénéficier d’infrastructures et équipements pour mieux produire et écouler ses fruits.

A l’entrée des villages, on aperçoit un petit pont complètement affaissé, vestige des années 80, qui reliait ces localités au reste du pays et qui était généralement englouti par les eaux du fait de son niveau trop bas. Avec pour conséquence, un grand nombre de villages coupés du reste du pays pendant les mois que dure la saison pluvieuse. « Nous avons longtemps été isolés et enclavés mais nous n’avions pas baissé les bras et recherchions des voies et moyens pour sortir notre communauté de cette situation », témoigne Dibi Sidibé, le maire de la ville de Bolo Fouta.

Depuis le début 2022, le Projet d’appui à la compétitivité agro-industrielle du Mali (PACAM) financé par la Banque mondiale par le biais de l’Association internationale de développement (IDA) a permis de désenclaver la localité grâce à la construction d’infrastructures. Le projet PACAM a réhabilité 300 kilomètres de pistes rurales et d’ouvrages pour faciliter l’accès aux bassins de production dans les cercles de Sikasso, Bougouni et Yanfolila. Entièrement transférés à la Direction générale des routes, le 26 juin 2023, les ouvrages ont permis de désenclaver plus de 72 villages répartis entre 15 communes regroupant une population de 431 369 habitants, 137 infrastructures de franchissement, tels que des radiers, dalots multiples, ponts portiques et ponts cadres.

Construire une route pour quelqu’un, c’est comme lui donner la vie. Le désenclavement marque un moment mémorable pour notre communauté.
Souleymane Sangaré,
chef de village de Bolo Fouta
Grâce à ces réalisations, la vie économique reprend. Les ponts, dalots et radiers ont permis de faciliter les déplacements et les échanges commerciaux entre les communautés locales, soit une augmentation de plus 35 000 tonnes de mangues supplémentaires par an, et la création de 362 emplois. Le projet a également soutenu les unités de transformation de la mangue, dont une grande partie est détenue par les femmes, en les formant et en les équipant.

Depuis, le sourire est revenu au village : « Construire une route pour quelqu’un, c’est comme lui donner la vie » se réjouit Souleymane Sangaré, chef de village de Bolo Fouta, devant la population en liesse le jour de l’inauguration des infrastructures. Écharpe tricolore en bandoulière, le maire de Bolo Fouta renchérit : « Le désenclavement marque un moment mémorable pour notre communauté. »

Dans les secteurs vitaux comme la santé, des indicateurs sont passés au vert. Responsable du centre de santé depuis cinq ans à Bolo Fouta, le docteur Boubacar Toungara a vu comment « cette route a impacté positivement sur les références des malades vers les centres hospitaliers. » Les cas de décès de nouveau-nés du village ont considérablement baissé. De cinq décès les années précédentes, le nombre a été enregistré à un, grâce au dépistage régulier des femmes enceintes. Pour le docteur Toungara, cette « bonne nouvelle » s’inscrit dans une tendance globale observée dans les villages couverts par le projet. « La fréquentation du centre de santé a quadruplé passant de 100 à 400 patients par mois parce que les villages environnants peuvent désormais rallier facilement le centre de santé, » a-t-il expliqué.

 

The World Bank
Visite officielle des ouvrages réalisés par le PACAM. Crédit : Banque mondiale

 

L’espoir suscité par le projet et l’impact de ses réalisations, reconnues par les populations bénéficiaires, ont convaincu le conseiller technique du Ministre du développement rural, M. Mouhamed Diarra : « Le projet a permis d’augmenter le niveau d’exportation de la mangue malienne ; en raison de cette performance, le gouvernement demande à la Banque mondiale d’envisager sa prolongation. »

Source: Banque Mondiale

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