Africaleadnews – (Senegal) Dans un déclaration rendu public, ce vendredi, le collège des DP de 2AS s’insurge contre les propos du ministre de tutelle, celui des transports aériens à la tribune de l’Assemblée nationale le 5 décembre dernier lors du vote du budget de son ministère.
« Les propos qui suivent ont retenus toute notre attention « …pour qu’Air Sénégal puisse gérer exclusivement le handling à l’aéroport …. » Ces propos ne sont pas assujettis à un conditionnel.
Il n’y a donc aucune place au doute sur un projet très avancé car le chemin parcouru jusqu’ici est bien plus important que celui qui reste à faire » indique-t-il.
Cependant le doute et les inquiétudes sont ailleurs, dans l’esprit des salariés. Où se situe le vrai enjeu de certaines décisions ?
Depuis plusieurs mois déjà, plusieurs scenarii ont vu le jour. Les uns plus invraisemblables que les autres. Recapitalisation ? retour de SHS après leur disgrâce ? AIBD ? Air Sénégal ? Air Ceci ou Air Cela ? Quoi qu’il en soit, une chose demeure certaine, si nous prenons pour argent comptant les propos du Ministre, cette nouvelle orientation économique de 2AS n’est pas loin du gouffre. Air Sénégal ne paye pas ses dettes. Celle qu’elle doit à 2AS se chiffre à près de 3,5 milliards. Cette dette est un frein énorme à l’investissement donc à notre propre croissance.
Le handling ne saurait servir de bouffée d’oxygène à Air Sénégal. Le ministre nous doit des garanties et pas des moindres.
Ce n’est un secret pour personne, la compagnie Air Sénégal se trouve dans des situations difficiles avec une dette de plusieurs milliards dans un contexte de redressement économique. Les dépenses sont supérieures aux recettes.
Si le soutien de l’état devra être sans faille pour sauver Air Sénégal à tout prix, celui-ci ne devra pas se faire sur le dos d’autres salariés de la plateforme.
Quoi qu’il en soit des raisons évoquées et dont on pourrait discuter à souhait, une chose est certaine : cette nouvelle orientation économique n’a aucune chance de prospérer, ni dans le temps, ni dans l’espace. Peu importe le nom qui lui sera attribué : filiale, annexe, partenariat, etc. Ce projet est déjà moribond avant même le stade de sa mise en œuvre.
Après la mésaventure du transfert de Yoff vers Diass, les travailleurs ne sont pas prêts à renouveler l’expérience de l’amertume et des engagements non respectés. Il n’est certainement pas opportun de régler un problème avec le mode de pensée qui l’a vu naître. Nous sommes nombreux à penser avoir tout vu sous la gestion des Turcs. Conditions de travail déplorables, salaires de misère, très peu d’équipements et de très mauvaise qualité, plus de 120 mille km parcourus en 5 ans pour le personnel.
Tout cela ne semble pas ébranler les autorités qui veulent assurément nous entraîner encore plus bas sur l’échelle de l’exploitation de l’homme par l’homme. Il n’y a aucune performance économique possible d’une entreprise sans la performance sociale de ses travailleurs. En attendant, nous sommes bien conscients à ne pas nous laisser entraîner sans réflexion profonde et sérieuse sur notre avenir et celle de notre entreprise.