Le pays des Comores se trouve à la veille d’un tournant politique avec la tenue de ses élections présidentielles programmées pour le 14 janvier 2024. L’actuel chef d’État, Azali Assoumani, qui convoite un troisième mandat consécutif, est la pierre angulaire des débats nationaux. L’opposition conteste avec véhémence cette tentative, arguant une infraction à la loi fondamentale du pays.
Azali Assoumani, à la tête du pays depuis un coup d’État en 1999, avait démissionné mais a retrouvé le pouvoir en 2016 et a été reconduit en 2019 après un référendum controversé réformant la Constitution. Cette nouvelle tentative de prolongation de son mandat est inédite dans l’histoire politique des Comores, soulevant des interrogations sur les limitations constitutionnelles du pouvoir.
Le FNLC, bras de l’opposition, et des figures de l’élite politique comme l’ex-ministre Aboudou Soefo, appellent à un boycott des élections, illustrant la division et la montée des tensions. La lutte pour le fauteuil présidentiel se dévoilera donc dans un climat de forte mobilisation et d’opposition farouche.
L’élection est cruciale pour un pays confronté à des enjeis économiques et sociaux profonds, la pauvreté et la corruption étant au centre des préoccupations majeures. Assoumani, souvent décrit comme autoritaire et confronté à des accusations de corruption, fait figure de candidat controversé et devra, en cas de victoire, surmonter une opposition politique significative.
Les enjeux de la participation électorale sont également immenses, la faible affluence aux urnes antérieure menaçant la légitimité du scrutin. Avec une participation antérieure de 52% en 2019, et l’appel au boycott en vigueur, le contexte électoral des Comores pour les élections de 2024 pourrait devenir le sol d’affrontements idéologiques et de défis démocratiques majeurs.
