
Africaleadnews – (Senegal) La promotion du civisme fiscal et l’élargissement de l’assiette fiscale constituent plus que jamais une priorité pour la Direction générale des impôts et domaines (DGID). Dans cette perspective de renforcement des efforts pour une mobilisation systématique des ressources fiscales, l’État sénégalais, par le biais de la DGID, a misé sur une transformation profonde des pratiques fiscales.
Tout pour dire que la traque des délinquants fiscaux ne faiblit pas. Mieux, elle va prendre une autre dimension, avec le lancement, jeudi, de l’application Asref (Application de suivi des renseignements fiscaux). Entre autres objectifs principaux assignés à cet important programme, le représentant du ministre des Finances et du Budget, Mathiam Thioub, affirme que le premier, c’est de contribuer à porter la pression fiscale à 20 %. « Aujourd’hui, les autorités veulent faire de la fiscalité un instrument de souveraineté économique et financier. Pour cela, on est obligé de porter le taux à un niveau qui nous permet de dépendre moins des financements de l’extérieur », a souligné le conseiller technique du ministre des Finances et du Budget.

Mais comment ça va se passer, concrètement ? Comment ce nouveau projet pourrait-il contribuer à renforcer les recettes fiscales ? À ces différentes interrogations, la directrice du Renseignement et des Stratégies de contrôle fiscal, Ndèye Aïssatou Ndao, qui vient d’être installée dans ses fonctions, a apporté les réponses nécessaires. « Par cette nouvelle application, l’État entend agir sur deux leviers principalement. D’abord, s’assurer que tout le monde paie. Ensuite, que tout le monde paie ce qu’il doit », souligne-t-elle.
Avant d’ajouter : « L’application permet de croiser différentes données. Ça va donc permettre, d’une part, de confronter les éléments que nous avons et qui sont fournis par les contribuables. D’autre part, de découvrir les contribuables qui, pour une raison ou une autre, ne souscrivent pas à leurs obligations de déclaration. Voilà les deux moyens que nous allons pouvoir utiliser pour élargir l’assiette fiscale à travers une utilisation efficace de cette nouvelle application ».
À entendre la nouvelle directrice du Renseignement, la DGID compte jouer sur tous les tableaux pour atteindre son objectif majeur qui consiste à élargir l’assiette fiscale. Cela passera non seulement par « l’élargissement extensif qui vise à accroitre la population fiscale », mais aussi « l’élargissement intensif qui consiste à contrôler le niveau des déclarations pour s’assurer que chaque contribuable a fait des déclarations conformes ».

Comme pour lui emboîter le pas, le conseiller technique du ministre des Finances a soutenu que « ce projet s’inscrit dans le cadre du projet phare d’élargissement de l’assiette fiscale, de renforcer la mobilisation des recettes et de moderniser la gestion de la fiscalité ».
À l’en croire, la nouvelle application, qui a couté 1,7 million d’euros, financée à hauteur de 1,300 millions d’euros par l’Union européenne, constitue un instrument important pour booster les recettes de l’État, à travers notamment l’agrégation de plusieurs données de l’Administration et d’autres entités. “La mise en œuvre de ces mécanismes innovants va permettre de garantir une information précise et fiable”, soutient le conseiller technique du MFB.
« Les solutions numériques et l’intelligence artificielle (IA) sont des opportunités que doivent saisir les administrations fiscales. Au-delà des nombreuses applications qu’elles permettent, la DGID souhaite surtout se doter des moyens technologiques d’assurer la collecte massive de données, dans le respect des normes et standards internationaux », indique le Directeur général des impôts et domaines, Jean Koné.
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