Africaleadnews – (Sénégal) Le renforcement des relations entre les Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture du Sénégal et le Conseil Sénégalais des Chargeurs (COSEC) était au centre des discussions lors de la rencontre entre les autorités des deux institutions, tenue le vendredi 11 octobre 2024 à la Chambre de Commerce de Dakar. Les représentants de l’Union Nationale des Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture du Sénégal (UNCCIAS) ont sollicité un soutien accru de la part du COSEC, en particulier pour leurs projets d’investissement.
Les Chambres de Commerce des régions de Dakar, Kaffrine, Kolda, Louga, Saint-Louis, Tambacounda et Ziguinchor, réunies au sein de l’UNCCIAS, ont échangé avec la nouvelle directrice générale du COSEC, Mme Ndeye Rokhaya Thiam, sur divers points.
Le président de l’UNCCIAS, Abdoulaye Sow, a félicité Mme Thiam pour sa nomination, exprimant l’espoir des acteurs du secteur privé en sa capacité à répondre aux attentes.
M. Sow a rappelé les missions du COSEC, soulignant son rôle clé dans la définition de la politique de promotion et de protection des intérêts des importateurs et exportateurs du pays, ainsi que l’assistance multiforme qu’il apporte aux chargeurs, représentés par les Chambres de Commerce.
Les attentes des Chambres de Commerce
Abdoulaye Sow a évoqué plusieurs préoccupations des Chambres de Commerce. Parmi elles, la nécessité d’installer des ponts-bascules dans chaque région pour assurer la pesée publique. Il a également souligné l’importance de confier à la Chambre de Commerce de Dakar la gestion des plateformes fixes de pesée des véhicules, en particulier sur le corridor Dakar-Bamako.
En dehors des activités liées au pesage, le président de l’UNCCIAS a plaidé pour un soutien plus fort du COSEC afin de permettre aux Chambres de Commerce de renforcer leur autonomie, notamment sur le plan budgétaire.
Les représentants des Chambres de commerce ont tour à tour énuméré les besoins spécifiques de leurs structures, parmi lesquels l’accompagnement pour des projets d’investissement. Parmi ces projets, figurent la création d’écoles de formation, la construction d’un port sec à Ziguinchor, la mise en place de magasins de stockage, ainsi que l’acquisition de nouveaux bateaux pour le transport de personnes et de marchandises entre Dakar et Ziguinchor. Ces initiatives devraient permettre aux Chambres de Commerce d’améliorer leurs ressources pour mieux soutenir les acteurs économiques du Sénégal.
Mise en place d’un bureau de fret
La gestion du corridor Dakar-Bamako, désormais sous la responsabilité du COSEC, souffre d’un manque de régulation, notamment en ce qui concerne les tarifs appliqués et les nombreuses tracasseries administratives. Ce point a été soulevé par Mbargou Badiane, président de la Fédération Nationale des Transporteurs du Sénégal et vice-président de la Chambre de Commerce de Dakar (CCIAD). Il a recommandé l’adoption d’une lettre de transport pour réguler les contrats de transport et la création d’un bureau de fret afin d’harmoniser les tarifs.
Le président de l’UNCCIAS, quant à lui, est convaincu que ces mesures faciliteraient le renouvellement du parc des gros-porteurs et renforceraient la compétitivité des transporteurs sénégalais.
Les assurances du COSEC
Pour sa part, le COSEC reconnaît le rôle central que jouent les Chambres de Commerce dans la mise en œuvre de la nouvelle politique économique du Sénégal. Mme Thiam a réaffirmé sa volonté d’accompagner les institutions consulaires afin qu’elles puissent mieux soutenir le secteur privé. Toutes les doléances exprimées lors de la rencontre ont été prises en compte, a-t-elle assuré.
En ce qui concerne la gestion du corridor Dakar-Bamako, Mme Thiam a mentionné que des réformes majeures sont nécessaires. Ces réformes feront l’objet de discussions avec les parties prenantes, dont les Chambres consulaires, le Port Autonome de Dakar et l’Agence Nationale des Affaires Maritimes.
S’agissant de la lettre de transport, Mme Thiam a indiqué que ce dossier est une priorité pour les nouvelles autorités et qu’il sera discuté lors des prochaines Assises du Transport. En ce qui concerne le transport maritime entre Dakar et Ziguinchor, Mme Thiam, également présidente du conseil d’administration du COSAMA, a évoqué le manque de moyens de la structure pour mener à bien ses missions et a sollicité l’appui des autorités pour redresser l’entité.
Enfin, elle a réaffirmé son engagement à collaborer davantage avec l’UNCCIAS et a assuré que les recommandations issues de cette rencontre seront examinées avec une attention particulière.
Sanou BADIANE