Dans le crépuscule de nos espérances ternies,
Où les promesses se fanent, illusions désunies,
Voici la nouvelle de mesures économiques,
Un espoir fragile dans un pays anémique.
Le sucre cristallisé, jadis à 650 FCFA,
Se voit diminué, une baisse de 50 FCFA,
Mais qu’est-ce qu’une poignée de francs allégés
Quand les ventres crient encore, affamés ?
Riz brisé non parfumé, à 410 FCFA plafonné,
Une réduction de 40 FCFA, bien peu pour consoler
Les foyers où les enfants pleurent la faim,
Où chaque grain compte, et l’espoir s’éteint.
L’huile de palme raffinée, baissée de 100 FCFA,
Mais dans les cuisines pauvres, que change cela ?
Les droits de portes ajustés, disent-ils, pour l’équité,
Mais les assiettes demeurent vides, la misère enracinée.
Le pain, à 160 FCFA, allégé de 15 FCFA,
Un maigre soulagement pour ceux qui luttent,
Chaque jour une bataille pour la dignité,
Dans les ruelles sombres, les rêves se butent.
La tonne de ciment, abaissée de 2000 FCFA,
Une promesse pour des maisons qui resteront à bâtir,
Mais les briques des rêves se disloquent,
Sous le poids de la survie, les ambitions s’effritent.
Ces baisses, miroir de l’effort étatique,
Un baume sur des plaies bien trop profondes,
Des mesures qui tentent de masquer le tragique,
Où l’espoir s’envole, et la tristesse inonde.
Ô Sénégal, terre de luttes et de labeurs,
Ces mesures, miroirs d’une réalité en déclin,
Peuvent-elles calmer la tempête des cœurs,
Quand le désespoir rôde, invisible venin ?
Ainsi, nous attendons, sans grande illusion,
Que ces promesses, au souffle de la nation,
Deviennent plus que des chiffres, des solutions,
Pour que cesse enfin, notre longue lamentation.
