J’ai lu avec une grande colère l’illégale décision N°5/E/2024 du Conseil Constitutionnel portant fixation de la date de la présidentielle et la convocation du corps électoral au 31 mars 2024.
Le Président de la République, en cherchant avec le Pds à reporter la présidentielle, a donné l’occasion au Conseil constitutionnel d’attenter gravement au principe de la séparation des pouvoirs et d’inaugurer la République des Juges.
Avec cette forfaiture, le Conseil constitutionnel viole la Constitution dont il est la bouche, outrepasse ses prérogatives et s’arroge des pouvoirs du Président de la République, en fixant la date de l’élection présidentielle et en convoquant le corps électoral.
Plus grave, le Conseil constitutionnel contrevient à l’article 92 de la Constitution, en s’alignant sur l’illégal décret présidentiel fixant le premier tour du scrutin au 24 mars 2024 après l’avoir lui-même en toute illégalité fixé au 31 mars 2024.
Cette volte face remet dangereusement en cause le principe constitutionnel selon lequel les décisions du Conseil constitutionnel sont insusceptibles de recours et s’imposent à tout le monde y compris au Conseil constitutionnel.
Pourtant les membres du Conseil constitutionnel et la malhonnête plateforme Aar Sunu Élection ainsi que les 19 candidats ne peuvent pas ignorer que le Président de la République est la seule institution habilitée, en vertu de l’article 30 de la Constitution du Sénégal, à convoquer le Corps électoral et à fixer la date des élections territoriales, législatives et présidentielle.
Le Conseil Constitutionnel, en donnant une suite favorable à la saisine des 19 candidats à l’élection présidentielle, s’octroie, sans aucune base légale, le pouvoir de convoquer les électeurs.
Avec ses dérives répétées, le Conseil Constitutionnel installe le Sénégal dans le régime de la République des juges.
Face à ce péril, l’actuel Conseil Constitutionnel doit être dissous et ses compétences transférées à la Cour suprême.
Pour rappel, le Sénégal est le seul pays au monde qui dispose d’un Conseil Constitutionnel et d’une Cour suprême.
Vive le Sénégal !
Vive la République !
Moustapha Diakhaté